Découvrez le texte d’ouverture proposé par Philippe Gauthier
Cette année, pour célébrer la littérature dramatique jeunesse, plus d’une cinquantaine d’événements sont organisés un peu partout en France, mais aussi à l’international ! Les festivités commencent dès ce début de semaine et se poursuivront la semaine d’après.
Pour lancer cette grande manifestation collective, et ce dans un contexte politique particulier, le parrain de l’édition Philippe Gauthier a fait le choix d’écrire une tribune, que nous vous partageons ici. Tous les participant·es sont invité·es à la lire à voix haute en ouverture des événements !
La Tribune de Philippe Gauthier
Mes chers amis, mes chères amies,
Je peux m’adresser à vous ainsi ? En même temps je ne suis pas là pour entendre la réponse. Alors…
À vous, donc, qui allez, dans quelques minutes, traverser nombre de textes de théâtre jeunesse, merci ! (Je dis quelques minutes, parce que n’étant qu’au début de ma lettre je n’ai aucune visibilité quant à la longueur de celle-ci, mais certainement nous n’atteindrons pas l’heure…).
Pardon, j’en étais à merci…
Oui, merci d’être les passeurs de nos mots, de nos mondes.
Merci de faire vivre nos personnages. De les faire découvrir.
Merci d’être là, ensemble, simplement.
Et merci de bien vouloir éteindre vos téléphones portables et vos chaussures clignotantes !
Autrices, auteurs, je nous vois comme des semeurs de mots. Des semeurs de graines. Bonnes ou mauvaises (et qu’importe la censure).
Auteurs, autrices, nous interrogeons le monde. Un monde qui part franchement en vrille. Avec une humanité qu’on a parfois du mal à regarder en face sans avoir des haut-le-cœur.
Alors, haut les cœurs ! Créons ! Inventons ! Écrivons ! Simplement en mettant des mots les uns après les autres (enfin, simplement… pas toujours le cas).
Des mots pour la jeunesse. Sur la jeunesse. Avec nos convictions, nos angoisses, nos doutes… parfois avec dureté. Souvent avec tendresse.
Des histoires qui se partagent, tant bien que mal. Et ce malgré les baisses budgétaires et autres décisions absurdes (prises par des personnes à l’ouverture d’esprit inversement-proportionnelle à leurs ambitions, mais bon, je dis ça, je dis rien…).
De simples histoires, et pourtant bien plus complexes que le binaire qu’on nous impose à longueur de temps. Non, nous, nous sommes plutôt sur du bibi-binaire (ou bibi pour les initié·es), voyez ? La diversité chromatique de l’arc-en-ciel plutôt que la bichromie quoi.
Mais revenons à nos ovins domestiques (nos moutons quoi) et parlons de ce moment si précieux qu’est le 1er juin des écritures théâtrales jeunesse – même s’il est difficile de ne pas digresser au risque de ruer dans les brancards de quelques branquignols.
Le 1er juin donc… coincé entre la journée mondiale de la loutre, et la journée nationale du donut.
Le jour parfait pour écrire, lire, dire du théâtre.
Parfait aussi comme aboutissement d’une saison qui fut, je l’espère pour vous, belle ; pour préparer la prochaine. Les prochaines. Parce que quoi qu’il arrive, nous serons là. Malgré tout. Contre vents et marées. Coûte que coûte (bon, là je sèche au niveau des expressions, mais vous avez saisi le truc).
Maintenant, et avant de conclure cet illustre discours qui, j’en suis sûr, restera dans les annales des discours du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse, permettez-moi quelques… conseils (je suis parrain, je fais et dis ce que je veux).
Aux enfants d’abord : restez curieux. Du monde qui vous entoure, des arts, des sciences et des autres. Surtout des autres. Et arrêtez de mettre des chaussures qui clignotent, c’est insupportable !
Aux adultes ensuite : retrouvez vos rêves d’enfants, faites tout pour les réaliser, parce qu’il n’est jamais trop tard (enfin sauf quand on est… voyez quoi).
Pour toutes et tous enfin : dites-vous que rien n’est impossible, qu’un coiffeur peut devenir auteur et se retrouver, un jour, parrain d’un magnifique événement.
Bonne traversée textuelle à tous et toutes !
Philippe Gauthier
Pour retrouver tous les événements proposés cette année, rendez-vous sur les pages liste et carte des événements 2024 !
Retrouvez également Philippe Gauthier dans “Les Obsédées textuel·les”, une émission sur le théâtre proposée par Fabien Arca, Marjolaine Baronie, Emmanuelle Soler et Simon Backès, diffusée sur radio Campus 93.9FM, lundi 27 mai 2024 à 20h. L’invité nous parle de son parcours et de son texte « Une jeune fille et un pendu », publié aux éditions théâtre de l’Ecole des loisirs.
Pour écouter l’émission, cliquez ICI.
Les autres invité·es :
- Thomas pour « La minute de Thomas » qui fera une chronique sur le livre de Philippe Gauthier « Quelques minutes de silence », publié aux éditions théâtre de l’Ecole des loisirs.
- Hélène Mégy de la bibliothèque Armand Gatti à la Seyne sur mer pour sa chronique du livre « Par-delà un monde immonde » de Fares Alzahaby, éditions Europia
Simon Backès notre grand lecteur.
Musique du générique : Vincent Burlot / Podcast : « Kilt, un projet de lecture à haute voix d’Olivier Letellier, des Tréteaux de France » par Emmanuelle Soler / Musiques : Bob Marley – « Concrete jungle » & Rodriguez – Sugar man.
Avec le soutien du Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée pour les Ecritures contemporaines.