Emilie Robert : “Des États Généraux pour porter des revendications pour la création jeune public”

Le Tour d’Enfance a débuté à l’occasion des Assises « Arts vivants, enfance et jeunesse ». De quoi s’agit-il ?

Le Tour d’Enfance a été lancé à l’occasion des Assises « Arts vivants, enfance et jeunesse », qui se sont tenues le 14/11/2017 au Théâtre de la Ville. Ce Tour d’enfance propose, jusqu’en 2019, une série de rencontres professionnelles à travers le territoire métropolitain et l’outre-mer. Ces rencontres sont organisées à l’initiative des plateformes et réseaux régionaux animés par les professionnels du jeune public, en partenariat avec Scènes d’enfance – Assitej France. Chaque plateforme est libre de choisir la thématique qu’elle souhaite aborder lors de la rencontre. Quatre premières rencontres ont déjà été organisées dans les Hauts-de-France, sur l’Île de la Réunion, en Auvergne-Rhône-Alpes et à l’occasion des Francofolies de La Rochelle. Certaines ont réussi à mobiliser des intervenants importants, comme en Auvergne-Rhône-Alpes où la rencontre a été introduite par la directrice du Pôle action culturelle et territoriale de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, signe de l’attention réelle portée au secteur jeune public.

Le Tour d’enfance nous permet aussi de découvrir les initiatives menées en région qui font vivre le secteur jeune public.

Ce Tour d’Enfance se clôturera par l’organisation des États Généraux “Arts vivants, enfance et jeunesse” à Nantes les 26 et 27/03/2019. Qu’attendez-vous de ce rendez-vous ?
Les États Généraux doivent être l’occasion de formuler et de porter des revendications fortes en faveur de la création jeune public. Ce grand rendez-vous rassemblera l’ensemble des plateformes régionales et des acteurs du secteur. Lors des Assises « Arts vivants, enfance et jeunesse », qui ont mobilisé près de 250 personnes, nous avons senti que quelque chose de fort était lancé. Nous espérons donc que la dynamique suivra. Une étude sur les conditions de production et de diffusion sera par ailleurs présentée. Elle permettra d’actualiser la dernière étude sur le sujet qui date de 2009.
Depuis 2009, de grands chantiers ont été menés pour dynamiser le secteur jeune public : la rédaction du « Manifeste pour une politique artistique et culturelle du spectacle vivant en direction de la jeunesse », La Belle Saison et la Génération Belle Saison. Cette étude sera donc l’occasion de rendre compte des avancées, reculs et évolutions du secteur lors de la dernière décennie.

Nous espérons que le ministère de la Culture sera attentif à tout ce qui sera dit durant ces États Généraux.

La Belle Saison a marqué une étape importante dans la reconnaissance du secteur jeune public. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il est vrai que la Belle Saison a permis une meilleure reconnaissance du secteur jeune public en France. Dans le cadre du « Plan Génération Belle saison », des référents ont été nommés dans chacune des DRAC, sur injonction du ministère de la Culture. C’est un signal fort pour le secteur.

Il ne peut y avoir de politique ambitieuse d’EAC sans soutien à une création exigente. De plus, l’EAC constitue aujourd’hui une priorité pour Françoise Nyssen et le ministère de la Culture. C’est une excellente chose. Néanmoins, il est important de rappeler qu’il ne peut y avoir de politique ambitieuse d’EAC sans soutien à une création exigente. C’est seulement à partir de cela que pourra être déployée une vraie politique d’EAC. Par ailleurs, nous sentons une réelle volonté des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale de travailler main dans la main sur ce sujet. C’est une attente du secteur depuis longtemps.

Enfin, la création du label « Scène conventionnée d’intérêt national – Art, enfance, jeunesse », dans le cadre de la loi LCAP, met désormais en valeur les structures qui mènent un travail de qualité en matière de création artistique jeune public et de projets d’EAC. Nous sommes par ailleurs très sensibles aux belles avancées du secteur généraliste des arts de la scène concernant l’adresse à la jeunesse. Par exemple, La Criée, CDN de Marseille, soutiendra la saison prochaine deux projets artistiques jeune public. Il est important de ne pas opposer ces deux secteurs.