Une nouvelle fois, Fenêtre des enfants – ASSITEJ Haïti se mobilise pour le 1er juin des écritures. Rencontre avec Jonathan Registre, l’un de ses fondateurs
Qu’avez-vous organisé pour le 1er juin 2021 ?
“Nous proposons une lecture scénique, “Le Bleu des abeilles”, un texte de Laura Alcoba, que j’ai rencontrée à Reims, dans le cadre de M’Auteurs. Une comédienne va lire le texte pour nous à l’Alliance Française de Jacmel. Après, nous aurons un atelier de lecture et un atelier de théâtre. Et puis une causerie avec l’auteur C. Bernard Sérant, avec lequel nous avons inauguré le projet “Être acteur (e) de jeunesse en Haϊti“. Nous voudrions également lancer une campagne de sensibilisation aux activités pour la petite enfance, autour du thème de la santé culturelle, en nous inspirant du travail de Sophie Marinopoulos.
Êtes-vous aidés, pour cette édition du 1er juin ?
Non, toujours pas. Nous travaillons sans moyens, de façon entièrement bénévole. C’est difficile pour les acteurs, qui travaillent avec nous par amitié. Nous n’avons même pas de quoi contribuer à leurs frais, pour qu’ils puissent continuer à travailler. Je leur promets qu’un jour, il y aura des subventions, mais, en attendant, nous devons continuer à travailler, même sans argent. L’Institut Français n’a pas répondu à nos courriers.
L’ASSITEJ Haïti réussi, malgré tout, à fonctionner de façon permanente, en particulier autour du 1er juin. Comment y parvenez-vous ?
Il y a un noyau de cinq personnes, mais, selon les besoins, il y a d’autres professionnels que cela intéresse de travailler avec nous, par exemple pour la vidéo. Une nouvelle personne va bientôt s’occuper plus particulièrement de la communication internationale, entre autres avec l’ASSITEJ et son réseau ibéro-américain. L’affiche du 1er juin a été conçue par un graphiste que j’avais rencontré au Festival Barak, en Belgique, Hubert de Jamblinne.
Nous avons des partenariats de services. Par exemple des associations qui travaillent dans l’audiovisuel, qui prennent en charge les photos, d’autres qui font de la médiation. Certaines nous offrent les espaces pour recevoir des activités, comme le Centre culturel Pyepoudre.
Qu’est-ce qui vous manque le plus ?
Le plus difficile est que nous n’avons pas de bureaux. Le matériel, nous pouvons le trouver, mais c’est difficile de travailler sans internet, avec des coupures d’électricité. Nous avons aussi un besoin important de livres jeunesse, de pièces de théâtre, de documents scientifiques et pédagogiques.
Au-delà, nous cherchons les moyens de développer nos activités, à travers des partenariats avec d’autres pays. Le “gros lot”, ce serait d’arriver à produire des spectacles en coopération, et de faire venir des gens de France, de Belgique, du Canada, des Etats-unis, de Cuba, pour animer des ateliers. Nous travaillons avec des personnes qui manquent d’expérience. Comment écrire une pièce de théâtre jeune public ? Nous avons des écrivains, mais ils écrivent des histoires, des nouvelles… Écrire pour un spectacle, c’est autre chose. En octobre 2022, nous créons le Festival international de spectacles jeune public et petite enfance en Haïti, dont nous voudrions qu’il soit précédé d’une résidence intitulée “Saison d’écriture et de créations jeunesse”.
Les histoires, nous les avons, le public aussi, et nous savons travailler avec le minimum de moyens.”