On peut tout raconter au jeune public, aborder tous les sujets, mais on lui doit l’espoir.

Par Pauline Van Lancker, membre du Conseil d’administration

Cette phrase, je l’ai entendue des dizaines de fois, répétée à mon tour. Puis je l’ai faite mienne comme un mantra. Jour après jour, création après création.

Raconter des histoires, ne pas avoir peur d’évoquer le monde d’hier et celui d’aujourd’hui, affronter la violence, chercher la poésie dans toute chose, partager une réflexion sur ce qui nous entoure, mais toujours parler de demain avec espoir. Comme pour dire aux jeunes spectateur·rices, oui il y aura encore du beau demain, tu verras, ça vaut le coup de se battre, oui ça va le faire, demain sera plus grand ou plus doux ou plus solidaire, ou en tout cas pas moins.

Depuis peu, une question s’invite en moi et vient ternir ce mantra :
Comment donner de l’espoir au public quand le nôtre s’étiole ? Comment tenir quand il y a
tant de raisons intimes et politiques de s’alarmer, réagir, se révolter ?
Un festival jeune public qui s’éteint, une région entière sur le point d’être anéantie culturellement, des idées nauséabondes qui prolifèrent tranquillement, des subventions qui s’amenuisent ou sont réduites à néant, des artistes qui changent de métier faute de mieux, un service public qui se meurt, des lieux culturels qui ferment ou qui s’apprêtent à…

J’aimerais que la liste s’arrête là mais elle est longue hélas.

Comment continuer à créer, composer, organiser, rêver des festivals, programmer des spectacles, inventer, si nous sommes seul·es à y croire ?
Nous avons besoin aujourd’hui de signes politiques forts et clairs pour continuer à porter la création jeune public. Nous avons besoin que d’autres y croient avec nous.

La combattivité reste malgré tout un de nos plus beaux atouts alors, convaincu·es, on se raccroche à ce qui lie :

  • L’émotion toujours intense de voir 50 – 100 – 200 personnes réunies dans une même
    salle et vibrant d’un même corps au même moment.
  • Les pétitions, les rassemblements, la présence, les mots de soutien, tout ce qui donne sens au mot solidarité.
  • Le parcours incroyable parcouru par l’association depuis 10 ans, les réflexions et les
    avancées qu’elle a engendrées, les actions simples et grandioses qu’elle a organisées.
  • Le souvenir d’un spectateur qui après avoir assisté à son premier spectacle dit au comédien : « franchement t’as assuré frère ».
  • La perspective brillante de réunir plus de 500 personnes à Marseille en mars, venues du monde entier pour fêter les Bright Generations.

La liste est encore longue et j’aimerais qu’elle ne s’arrête jamais.

31 décembre 2024
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