Je fais partie de la catégorie des optimistes. J’ai toujours eu foi en l’humanité.
Je fais partie de celles et ceux qui croient en l’intelligence collective, en notre capacité d’émerveillement.
Je fais partie de ceux qui croient à la force du Vivant. Celle qui anime nos cellules, celle des arbres, des algues, des plantes, des hommes, des femmes, des astres, des jeunes, des ours blancs, des plus vieux, des enfants.
Je n’ai jamais pensé que c’était mieux avant.
Je n’ai jamais pensé que le monde est foutu, qu’il court à sa perte
Je n’ai jamais pensé que la jeunesse d’aujourd’hui est morose ou abrutie par les écrans.
Au contraire, je l’admire cette jeunesse
Elle me touche, elle m’impressionne.
Elle me met en mouvement.
Car je reste lucide
Je vois bien que le monde change
Il tremble
Les chiffres font froid dans le dos et il y a des réelles raisons de s’inquiéter.
Nous sommes toutes et tous concerné.e.s.
La jeunesse est comme nous face à ses contradictions,
Nous sommes comme elle conscients des enjeux à venir,
Mais le compte à rebours n’est plus le même.
L’urgence est là.
Et cela, qu’ils aient 7, 11, 15 ou 20 ans, mieux que nous, ils l’ont compris.
Ils savent qu’ils n’auront pas le choix, qu’ils n’ont plus le choix.
Alors nous n’avons, nous non plus, aucun autre choix que de prendre en compte leur parole et leurs propositions. Sans démagogie ni faux semblants.
Nous devons apprendre à écouter. Les enfants aussi peuvent nous élever.
Ils peuvent nous aider à nous défaire de nos schémas, nos étiquettes, nos habitudes, nos cloisonnements, à faire des pas de côté. Parce qu’ils sont connectés à leurs intuitions, qu’ils savent encore hurler comme des loups, observer le courage des fourmis ou pleurer avec des larmes de crocodile (et nous en aurions, nous aussi, bien besoin !)
Chez moi, ils font grandir mes utopies alors oui, je continue à rêver à des conseils municipaux des jeunes dotés de vrais budgets, de communes ou de programmations pensées avec et pour les enfants, comme à Fano en Italie, incroyable ville laboratoire qui expérimente depuis 20 ans une politique à hauteur d’enfants.
Oui je continue à rêver à des spectacles qui rassemblent les âges, les genres, les couleurs de peau dans les salles et sur les plateaux. Oui, je rêve d’une Cour d’honneur plus ouverte avec moins de cheveux blancs, je rêve d’enfants encore plus nombreux dans les rues d’Avignon, je rêve d’une culture moins auto-centrée et plus inclusive.
Je rêve d’une culture plus libre d’agir avec tous les vivants.
Marie Levavasseur, juin 2022