Parrain de la prochaine édition du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse, Dominique Richard propose d’interroger l’enfance
Quand on grandit, l’enfance ne nous abandonne pas. On croit en être sorti, mais elle ne nous lâche pas. Elle se rappelle sans cesse à nous. Peut-on oublier l’enfance ? Comment perdre ce territoire indécis, cette acuité des sensations, cet étonnement devant les êtres et les choses ? Pourquoi écrire ou créer depuis cet état d’enfance, sinon pour retrouver les mondes tels qu’ils se donnent, à l’instant de leur surgissement ? Il ne faut pas lâcher l’enfance, au risque de nous oublier nous-même. Il ne faut pas lâcher l’enfance pour ne pas se contenter du présent qui pèse. Il ne faut pas lâcher l’enfance pour découvrir le petit fil ténu qui nous relie tous, dans l’oubli des âges. Il faut se laisser emporter par les bouffées d’enfance qui nous traversent et nous rendent présents aux mondes, nous glissant à nouveau dans la danse des étoiles et des planètes, quand tant d’adultes sérieux et cupides nous en absentent. Ne rien lâcher de l’enfance, la recueillir comme elle se donne, la raconter si c’est possible, la fabuler si nécessaire, en éprouver le poids des larmes, la retrouver pour s’en amuser, et rire encore du rire de l’enfant…
Que ce 1er juin soit l’occasion de fêter l’enfance, de réfléchir sur ces textes de théâtre qui aident à grandir en ne l’oubliant pas, de lâcher les mots au vent comme des ballons partout où c’est possible, de nous retrouver par ce que nous partageons tous : l’enfance comme question, l’enfance comme jeu, l’enfance comme création, l’enfance comme engagement, l’enfance comme résistance, l’enfance comme mondes possibles à venir…